Théophile de Viau
Théophile de Viau (1590-1626), cadet de Gascogne, de petite noblesse huguenote, eut
la vie d'un héros de roman. Après avoir rompu avec son père pour suivre comme poète une troupe de comédiens
ambulants. ll s'installa en 1615 à Paris, où il se poussa dans le monde et mena une vie
joyeuse d'épicurien en compagnie de la jeunesse brillante de la Cour et des poètes amis
du plaisir. Une première alerte eut lieu en 1619 lorsque le dévot Louis Xlll frappa d'un ordre
d'exil ce "libertin" trop voyant. Rentré cependant en grâce en 1620, converti par précaution
en l622. Théophile devint le chantre officiel du règne.
L'orage éclata en 1623 : un recueil de poésies licencieuses parut, où figurait un sonnet
obscène et blasphématoire attribué au poète. Le livre fut saisi, une instruction ouverte et
un arrêt rendu, qui condamnait Théophile par contumace à être brûlé vif ! Le malheureux
tenta de fuir le royaume ; arrêté, ramené à Paris, il fut emprisonné à la Conciergerie, où il
resta au cachot de 1623 à 1625 pendant que l'on s'enflammait dans la capitale pour ou
contre sa cause. Un nouveau procès eut lieu : la sentence de mort fut commuée en
bannissement à perpétuité. Rendu à la liberté, mais affaibli par son séjour en prison, le poète
eut une fin prématurée en 1626. (France----Paris)
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