Célébrités seinomarines
  Louis Eudier Né le 20 avril 1903, au Havre, il est issu d'une famille modeste : son père Charles Élie Eudier était journalier.
Dès la fin de ses études primaires, il entre dans la vie active : il devient charpentier-calfat de navires, puis ouvrier métallurgiste au Havre. Il subit enfant une blessure grave au pied (amputation partielle des orteils) ce qui l'exonère du service militaire.
En 1922, il adhère à la CGTU (Confédération générale du travail unitaire) et commence à militer dans la métallurgie havraise.
En février 1936, il devient secrétaire général du syndicat des métaux du Havre, désormais unifié sous la CGT.
Il joue un rôle majeur dans la grève et l'occupation de l'usine Bréguet au Havre le 9 mai 1936 — cette occupation est citée comme l'une des premières de ce type en France.
Militant de terrain, il organise la section syndicale de la « Transat » (Compagnie générale transatlantique) vers 1926.
Avec l'occupation allemande et la mise hors-jeu progressive des organisations syndicales et communistes, Louis Eudier s'engage dans la résistance. Il participe à des actions de sabotage et de diffusion clandestine.
Le 12 juillet 1941, il est arrêté à la permanence du syndicat des marins du Havre. Transféré à la prison de Rouen, puis interné au camp de Royallieu (Compiègne) et, le 6 juillet 1942, déporté vers le camp de Auschwitz (matricule 45523). Ensuite il est redirigé vers Gross-Rosen, Hersbrück, Dachau.
Il est libéré par les troupes américaines le 29 avril 1945, et rapatrié au Havre.
Dès 1945, il reprend une activité politique et syndicale intense : élu conseiller général du 4e canton du Havre le 30 septembre 1945, et réélu en 1949 et 1955.
Il siège au conseil municipal du Havre : élu en octobre 1947, il démissionne en mars 1948, puis réélu en mai 1954. Devenu adjoint au maire à partir de 1956.
Au niveau national, il est élu député de la Seine-Maritime de 1956 à 1958 (IIIe législature de la IVe République) du 2 janvier 1956 au 8 décembre 1958, au groupe communiste.
À l'Assemblée nationale, il est membre de la commission de la reconstruction, des dommages de guerre et du logement (1956-1957).
Il dépose notamment des amendements sur les dommages de guerre et intervient sur les transports maritimes, la construction navale.
Plus tard, il reste actif au niveau local jusqu'aux années 1970.
Il a publié un ouvrage de témoignage : Notre combat de classe et de patriotes (1934-1945).
Il a reçu de nombreuses décorations : notamment la Croix de Guerre 1939-1945 avec palmes, la Médaille militaire, la Médaille de la Déportation, etc.
Son nom a été donné à une rue (ancienne rue Joseph-Périer) et à une salle municipale dans le quartier de l'Eure au Havre, en hommage à son action.
Louis Eudier est décédé au Havre le 11 août 1986.
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