Eau de Robec (Rue) |
Cette « ignoble petite Venise » dont
parlait Flaubert, n’est plus ce qu’elle
était; autrefois quartier des maîtres
tisserands et des teinturiers en laine,
l’eau du Robec, nécessaire à la
teinturerie, y coulait de toutes les
couleurs. Enjambée par des passerelles,
elle serpentait à ciel ouvert sur le
côté nord de la rue. L’espace étant
restreint, les maisons se développèrent
en hauteur. Les greniers-étentes,
ouverts sur la rue, occupaient le
dernier étage : sous les toits en auvent
pendaient de longues perches chargées
d’étoffes multicolores. L’industrie
lainière s’éteignit à Rouen au XIXe
siècle, et le quartier ne cessa de se
dégrader jusqu’au XXe siècle.
Les greniers-étentes furent presque tous
transformés en logements, et le Robec,
devenu un égout à ciel ouvert, fut
recouvert dans les années 1930. La
réhabilitation des immeubles a changé la
population du quartier, devenu
aujourd’hui très prisé... Une rue
piétonne y a été aménagée avec en son
centre un ruisseau artificiel, coulant
sur le béton qui évoque la rivière
devenue souterraine.
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